Jean Louis Murat / Mockba
Jean Louis Murat
Mockba
On
a, depuis quelque temps, un peu de peine à suivre la production
effrenée de Murat. Les disques se suivent à un rythme frénétique et il
parfois difficile d'en extraire la substanfique moëlle avant que le
suivant ne vienne se poser sur nos platines. Mockba risque pourtant de
s'incruster pour un petit bout de temps. C'est de loin son meilleur
disque depuis Mustango et l'un de ses meilleurs disques tout court. On
repère d'emblée quatre ou cinq chansons de très haute tenue où le chant débordant de sensualité de l'auvergnat se détache avec élégance des suaves arrangements de ses accolytes (les habituels Fred Jimenez et Stéphane Reynaud, le tindersticks Dickon Hinchliffe pour les cordes et les voix des filles ! Carla Bruni,
Camille). Dès lors, que trois de ses textes soient empruntés au poète
du 19ème, Pierre-Jean
de Béranger, apparaît presque anecdotique tant les propres textes de
Murat arrivent à instaurer une unité de ton du meilleur goût. Surtout,
Murat renoue ici avec ces mélodies lumineuses et sensuelles qui restent
depuis l'imparable "Si
je devais manquer de toi" en 89 l'une des principales raisons de suivre
avec attention sa dense production. A cet égard, le très classieux "la
fille du capitaine" qui ouvre l'album mais aussi "Arrête d'y penser" et
surtout le délicat "foulard rouge" se posent comme les parangons d'un
style inimitable et sans équivalents dans l'hexagone.